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samedi 6 avril 2024

71 - Saône-et-Loire romane



La Saône-et-Loire, l’un des plus vastes départements de France, est un territoire riche et varié, idéal pour explorer l’art roman. Ce vaste espace, véritable carrefour historique et spirituel, était autrefois occupé par pas moins de quatre diocèses : Autun, Mâcon, Chalon-sur-Saône et, en partie, Besançon. Trois cathédrales illustrent cette organisation ecclésiastique : la cathédrale Saint-Lazare d’Autun, la cathédrale Saint-Vincent de Chalon-sur-Saône et l’ancienne cathédrale Saint-Vincent de Mâcon. Ces édifices témoignent de l’importance religieuse de la région, qui s’étendait sur des paysages variés, des plaines de la Bresse aux collines du Mâconnais, en passant par les vallons du Brionnais et les reliefs du Morvan.

La Saône-et-Loire est marquée plus encore par l’importance de ses fondations monastiques, qui ont joué un rôle central dans le développement de l’art roman. Au cœur de cette dynamique, le Clunisois, avec l’abbaye de Cluny fondée en 910, s’impose comme un centre spirituel et artistique hors norme. L’abbaye de Cluny, véritable phare du monachisme médiéval, a diffusé son influence bien au-delà des frontières de la Bourgogne, essaimant en centaines de prieurés et d’églises à travers l’Europe. Les édifices denses du Clunisois reflètent cette empreinte, mêlant simplicité et monumentalité. L’influence lombarde, perceptible dans les arcatures et les frises en dents d'engrenage ou en dents-de-scie, enrichit encore ce patrimoine, témoignant des échanges culturels qui ont façonné l’art roman. L’église de Chapaize, avec son clocher élancé et ses proportions harmonieuses, est un exemple emblématique de cette architecture clunisienne. Le Maconnais témoigne de cette même influence Clunisienne et lombarde.

Tournus, avec l’abbaye Saint-Philibert, représente une sorte d'apogée du premier art roman lombard. Cet édifice unique, sobre et puissant, illustre la transition entre les premières constructions rurales et les grandes réalisations romanes. Ses voûtes en berceau et son décor épuré témoignent d’une architecture fonctionnelle et spirituelle, où chaque détail magnifie l’espace sacré.

Au sud-ouest, le Brionnais est un véritable "jardin roman" où chaque village semble abriter un trésor qui lui est propre. Plus de 100 édifices y sont disséminés, souvent nichés dans des paysages verdoyants. Paray-le-Monial, fille de Cluny est encore une autre chef-d’œuvre de l’architecture clunisienne, avec sa basilique. Des églises comme celles de Semur-en-Brionnais ou d’Anzy-le-Duc se distinguent par leurs clochers élancés et leurs tympans sculptés.

Au centre Ouest, le Charolais se distingue également par ses joyaux romans. Paray-le-Monial en est l’exemple le plus emblématique, mais d’autres sites remarquables enrichissent cette région. Perrecy-les-Forges, avec son église prieurale ornée, témoigne de l’influence clunisienne. Mont-Saint-Vincent et Gourdon, perchés sur leurs collines, offrent des églises particulièrement originales.

Enfin, l’Autunois, au nord-ouest, marque l’apogée de l’art roman avec la majestueuse cathédrale Saint-Lazare d’Autun. Ce chef-d’œuvre du XIIe siècle est célèbre pour son tympan sculpté représentant le Jugement dernier, œuvre du maître Gislebertus, et ses chapiteaux finement décorés. La cathédrale illustre la maturité et le raffinement de l’art roman, mêlant monumentalité et détails sculpturaux d’une grande expressivité.

D'une façon plus personnelle, cette carte doit beaucoup au regretté Cees van Halderen ✝, qui a consacré une grande partie de sa vie à photographier les églises romanes de Saône-et-Loire, des plus majestueuses aux plus confidentielles. De nombreux liens renvoient vers ses albums photos, véritables trésors documentaires, que l’on espère voir perdurer en ligne encore longtemps. Son travail, d’une exhaustivité remarquable, reste une référence précieuse pour tous les passionnés d’art roman. Je conserve le souvenir de ma semaine dans son gîte, à la tuilerie de Chazelle qui m'a permis de réaliser de nombreux clichés.

samedi 23 mars 2024

01 - Ain roman



Le département de l'Ain est délimité par la Saône à l'Ouest, le Rhône au Sud et à l'Est et traversé par la rivière Ain du Nord au Sud, délimitant le département en deux parties distinctes: A l'Ouest, la Bresse et la Dombes aux reliefs peu accidentés, à l'Est le Bugey et le pays de Gex à l'extrême Nord-Est correspondant tous les deux au Sud du massif jurassien. Assez logiquement c'est la partie Ouest qui présente le plus d'édifices romans avec une densité importante d'édifices.

Au Nord-Ouest, les églises de la Bresse sont assez fortement apparentées à celles de Bourgogne du Sud. Saint-André le Bagé au puissant clocher et au riche décor lombard en est le joyau. Le style bourguignon est présent en particulier de part le petit appareillage de pierres plates et de part la sculpture proche des modèles du Brionnais comme à Vendeins. En Dombes, l'église de Saint-Paul de Varax présente aussi ce même décor bourguignon. La transition entre Bresse et Dombes se fait de manière naturelle avec une adaptation des matériaux disponibles. En Dombes, ce sont les galets qui sont prédominants complétés de blocs de calcaires à minima pour les ouvertures et les chaînages d'angles.
Bresse et Dombes ont de commun des églises souvent modestes et rustiques - à nef unique non voûtée -  dont la décoration se concentre essentiellement à l'intérieur autour de l'abside unique décorée d'un réseau d'arcatures reposant sur de fins chapiteaux et colonnes ou pilastres ouvragés.

En Bugey, bien que moins présents, les édifices demeurant semblent plus différenciés. Proche du Rhône, la pittoresque chapelle Saint-Blaise est un bel exemple d'édifice bâti sur des restes antiques. Saint-Rambert-en-Bugey conserve une crypte rustique. Enfin Nantua conserve une vaste abbatiale clunisienne.

samedi 16 septembre 2023

44 - Loire-Atlantique romane



Loire Atlantique, Pays Nantais ou diocèse de Nantes, de ce territoire méridional de Bretagne ne demeurent que peu d'édifices romans, la plupart en périphérie du territoire, et de faible importance.

Nantes, ville de fondation ancienne et siège de l'évêché, ne conserve hélas presqu'aucun souvenir de sa période romane, si ce n'est quelques chapiteaux calcaires conservés au musée Dobrée. Les amateurs d'archéologie du bâti trouveront néanmoins leur bonheur auprès de la chapelle Saint-Etienne qui passe pour le monument le plan ancien conservé dans le département. Plus au Sud, le joyau carolingien que constitue la nef de l'abbaye de Saint-Philbert-de-Grand-Lieu, est incontestablement le site le plus intéressant, du fait de sa rareté et de son caractère monumental.

samedi 9 septembre 2023

35 - Ille-et-Vilaine romane



Département peu connu des amateurs d'art roman, l'Ille-et-Vilaine conserve quelques édifices partiellement romans dispersés sur son territoire.

Rennes conserve en l'église Saint-Melaine - premier évêque de Rennes - un beau témoignage de l'art roman. On peut regretter qu'une ville comme Rennes ne dispose pas davantage de sites romans. Autour de Rennes on retrouve un petit groupe d'églises au même vocable de Saint-Melaine 
dont le rayonnement reste très local.

Au Nord et à l'Est de Rennes, on trouve divers édifices romans qui attirent assez peu l'attention de prime abord, conservant tantôt une nef ou parfois une simple ouverture ou une arcade romane. L'ancienne abbatiale de Saint-Sulpice-la-Forêt et l'église de Livré-sur-Changeon présentent de belles parties romanes à l'extérieur comme à l'intérieur.

Vers la pointe Sud du département, le long de la Vilaine, on retrouve la petite chapelle Sainte-Agathe de Langon bâtie sur un site romain et l'église abbatiale Saint-Sauveur de Redon bien connue pour son clocher si singulier.

De tous ces édifices on notera l'absence presque systématique de sculpture sans doute lié à la dureté des matériaux locaux: schiste, grès, granite, roussard. Des roches qui compliquent même l'élaboration de portails à l'exception peut-être de celui de la chapelle du château de Vitré.

samedi 30 juillet 2022

38 - Isère romane



L'Isère compte de nombreux édifice romans:
A l'Ouest et au Nord: Dans les plaines de la vallée du Rhône.
A l'Est et au Sud dans les vallées Alpines de l'Isère et du Drac.
Ces 2 ensembles à la géographie très différentes appartiennent respectivement d'une part à l'ancien diocèse de Vienne et d'autres part à l'ancien diocèse de Grenoble, complété au Sud par les anciens diocèses de Die et de Gap.

A l'Ouest, la ville de Vienne connue pour son vaste archidiocèse compte parmi les sites les plus intéressants de France qui ont cette caractéristique de mêler intimement patrimoine romain et roman. L'église Saint-Pierre de Vienne illustre parfaitement les évolutions architecturales du premier millénaire avec un art préroman qui reprend les codes de l'art romain. L'église Saint-André le Haut est bâtie également sur le plan traditionnel des basiliques romaines. Au Nord et à l'Ouest du département de l'Isère, on retrouve un certain nombre d'édifices souvent bâtis en galets parfois datables du premier art roman qui reprennent des caractéristiques romaines: pilastres cannelés, colonnes monolithes, chapiteaux corinthiens, frontons triangulaires. Enfin n'oublions pas la cathédrale de Vienne hybride romane et gothique qui conserver un très bel ensemble de chapiteaux.

Au centre du département, Grenoble est une ville très intéressante avec le site archéologique de Saint-Laurent qui comprend un église carolingienne et une crypte mérovingienne. Dans la proche banlieue de Grenoble, l'église de Seyssins, elle aussi bâtie sur plan basilical a sa nef divisée en trois vaisseaux séparés de grandes arcades comme à Saint-Pierre de Vienne.

Les environs de Grenoble dans les vallées de l'Isère et du Drac sont riches d'édifices romans typiquement lombards avec leurs grand clochers à flèche de pierre, un style que l'on ne retrouve pas dans la moitié Nord-Ouest du département.

L'Isère conserve donc un ensemble assez hétérogène d'édifices préromans et romans. Il faut ajouter à cette liste l'abbaye de Saint-Chef qui conserve de très belles fresques romanes. L'Isère est vraiment un département roman à découvrir absolument. Pour autant la découverte de l'Isère ne s'improvise pas, il faut bien se renseigner sur les horaires d'ouvertures des sites souvent restreints ce même pour les monuments les plus prestigieux.

samedi 29 janvier 2022

21 - Côté d'Or romane


Le département de la Côté d'Or présente une géographie assez hétérogène avec une bonne partie département à l'Ouest dans le bassin versant de la Seine (Chatillonais, Auxois) et une autre bonne partie dans le bassin versant du Rhône (plaines de la Saône) dont les villes principales de Dijon et Beaune.

Dijon, capitale de duché de Bourgogne, possède un monument incroyable, la crypte de Saint-Bénigne qui abrite le tombeau du Saint mort en martyr. C'est une construction de l'art roman naissant en forme de rotonde érigée sur la base de 3 cercles concentriques, accolée à l'ancien chevet de la cathédrale.

D'autres édifices du premier art roman ou sensiblement plus anciens complètent l'intérêt archéologique de premier plan de la Côte d'Or avec l'ancienne abbaye de Flavigny sur Ozerain et l'église Saint-Vorles de Châtillon sur Seine. Cette dernière tout au Nord du département conserve les traits typiques du premier art roman bourguignon dans la lignée des plus grands édifices de Bourgogne que sont par exemple Tournus ou Chapaize.

La période romane est la mieux représentée par la basilique Saint-Andoche de Saulieu qui conserve des chapiteaux d'un raffinement exceptionnel ou à la basilique Notre-Dame de Beaune qui reprend les codes de la cathédrale d'Autun.

La Côte d'Or, c'est bien sûr aussi les abbayes cisterciennes dont Fontenay en est un des fleurons. Au delà des abbayes cisterciennes, le style ogival qui annonce la période gothique est très présent sur l'ensemble du département comme à Saint-Philibert de Dijon, Til-Châtel et parmi tant de grosses églises de campagne bâties sur plan basilical.

samedi 25 avril 2020

85 - Vendée romane



Le département de la Vendée réunit l'Océan atlantique, le Nord du bassin aquitain et le Sud du massif armoricain, il était rattaché au diocèse de Poitiers.
Du premier art roman, peu d'édifices ont subsisté, l'église de Brem-sur-Mer est le plus identifiable avec son magnifique fronton triangulaire. Ajoutons la modeste église de Saint-Benoist-sur-mer qui possède également des beaux linteaux de fenêtre sculptés.
Un monument singulier de Vendée est l'abbaye monumentale de Maillezais en ruines dont demeurent le massif occidental et  le bas-côté Nord daté du XIème siècle.
Du XIème siècle sont conservées quelques nefs non voûtées en schiste ou en granit (La Chaize-le-Vicomte, Vouvant) donnant un air de parenté avec l'art roman breton, la comparaison ne va guère plus loin. Ce qui caractérise avant tout l'art roman en Vendée est bien sûr son caractère poitevin très présent dans les églises du marais éponyme qui présentent des restes de façades écran: Benet, Foussais, Maillé et Nieul.
Le patrimoine roman de Vendée a été assez largement altéré du fait des invasions mais aussi des rénovateurs du XIXème siècle qui ont procédé à de sévères remaniements (Nieul, Vouvant, Saint-Nicolas de Maillezais).

samedi 18 avril 2020

79 - Deux-Sèvres romanes



Faisant partie intégrante du Poitou et du diocèse de Poitiers, il est difficile de faire le tableau roman du seul département des Deux-Sèvres, cet exercice imposé nous permettra néanmoins d'attirer l'attention sur un département qui conservent encore de grandes églises d'intérêt national.

De l’époque pré-romane ou de l'art roman naissant, Saint-Généroux est la plus intrigante avec son plan basilical et son jeu d'arcatures divisant sa nef. Gourgé conserve un chevet à petit appareillage de moellons et la nef de Voultegeon également tout en moellons rappelle des modèles similaires du premier art roman dans le Maine ou l'Anjou.

Au Nord Est, le Plaine Thouarsaise riche de sa pierre du tuffeau est à rapprocher de l'Anjou et au du pays de Chatellerault voisin. Thouars comte une jolie façade romane poitevine même si dégradée. A peine plus au Sud se trouvent deux grandes abbatiales poitevines que sont Airvault et Saint-Jouin de Marne qui toutes deux ont hérité de voûtes angevines dans leurs nefs.

Au Nord-Ouest, le bocage bressuirais à rattacher au massif armoricain compte quelques églises rudes bâties en granit. Argenton conserve deux édifices intéressants: Saint-Gilles dont le portail Ouest - Saintongeais - contraste radicalement avec la pierre sombre de sa nef et Saint-Georges qui garde les seules fresques romanes du département. Les derniers plis du massif armoricain épousent vers le centre du département les contours la Gâtine de Parthenay. Parthenay, ville médiévale, conserve une très belle abbatiale poitevine du XIème siècle au clocher massif, octogonal à base carrée qui a essaimé dans la Gâtine.

Descendant vers le Sud-Ouest dans la plaine de Niort, deux édifices retiennent l'attention: l'abbatiale remaniée de Saint-Maixent et une petite perle qu'est l'église de Champdeniers rustique et archaïque à souhait.

Au Sud du département Melle et le Mellois ouvrent la porte de la Saintonge dans un florilège d'églises denses et savamment bigarrées.

samedi 21 mars 2020

17 - Charente maritime romane




Cette carte essaie de recenser les églises romanes de Saintonge (et de l'Aunis au Nord-Ouest du département). Jardin roman de la France par excellence, la Saintonge n'a de cesse d'impressionner ses nombreux visiteurs par l'originalité et la densité de ces églises romanes, trônant au milieu de belles places ensoleillées bordées de tilleuls centenaires.

Du premier âge roman, la Saintonge laisse un nombre limités de sites tant la folie créatrice s'est emparée de cette région. Au Sud, notons autour de Mirambeau, d'abord Saint-Dizant du Gua et Saint-Bonnet-sur-Gironde qui conservent des nef bâties en petit appareil à petites ouvertures. Certaines églises conservent des éléments anciens, réemplois de précédents édifices. Ici des blocs d'entrelacs et des chapiteaux de facture ancienne à Conac et à Bougneau, des chapiteaux sans nul autre pareil à Consac, une claustra dans l'église de Petit-Niort. Ajoutons à cette liste des églises du premier art roman, l'église de Saint-Denis du Pin plus au Nord de la Saintonge.

Dès la fin du XIème siècle, à l'instar des grandes églises poitevines, une grande église de pèlerinage avec crypte (ou église basse) et église haute à déambulatoire, voûtée en berceau, à bas-coté voûtés en demi-berceau est construite à Saintes. Saint-Eutrope, l'immense chef d'oeuvre de l'art roman en Saintonge impressionne par ses dimensions, sa maîtrise architecturale. A sa crypte trapue, peuplée de mille chapiteaux un peu grossiers quoique tous différents, succède une église haute, aérienne, au chapiteaux d'un raffinement exquis. Les églises d'ordinaire modestes commencent à soigner leurs extérieurs avec de jolis linteaux de fenêtre monolithes sculptés (Semillac, Poursay-Garnaud). Dans toute la Saintonge, de fines églises, en pierre de taille, aux lignes très équilibrées et la décoration subtile apparaissent (Thaims, Corme-Ecluse, Mornac, Geay).

La Saintonge abonde de ressources calcaires, de villages et de bâtisseurs qui rivalisent d'ingéniosité et d'audace. L'entrée se fait désormais à travers des portails ornés de nombreuses voussures toujours sans tympan, les chapiteaux deviennent des frises, les ouvertures se parent d'ornements de toutes sortent, les ouvertures sont traitées avec le même soin que les portails. L'architecture semble comme se mettre au service de la sculpture et non l'inverse. Citons les incontournables églises de Rétaud et de Rioux, les églises de Chadenac, Marignac, Marestay, Saint-Hérie, Varaize, du Douhet, Corme-Royal, Echebrune et bien sûr L'abbaye aux Dames de Saintes et tant d'autres églises plus modestes aux si nombreux portails ornées de voussures. Toujours hermétiques à  l'art gothique, la Saintonge romane est à son apogée en l'église poitevine de Saint-Pierre d'Aulnay. 

samedi 24 août 2019

64 - Pyrénées Atlantiques romanes




Cette carte est une tentative de recensement des églises romanes des Pyrénées Atlantiques. Elle met notamment en lumière de nombreuses petites églises méconnues, peu décrites en général, très souvent dépareillées sous leurs enduits modernes, ce qui laisse présager d'une marge d'erreur certaine qu'elle soit malheureuse ou heureuse, qui sait parfois de belles redécouvertes peuvent être faites quand un enduit un jour disparaît. Autre difficulté dans l'élaboration de cette carte, l'appareillage en galets rend souvent difficile la lecture des murs.

On pourrait être tenté de découper l'espace en 3 zones:

A l'Ouest, la pays basque qui reste discret en matière d'art roman. 


Au Sud et au Sud-Est, au Sud de Pau, dès les premières élévations, l'art roman Pyrénéen offre de très beaux exemples avec en particulier la cathédrale Sainte-Marie d'Oloron et l'église de Saint-Engrâce. A la différence des autres départements des Pyrénées, le relief est moins accidenté et les vallées moins encaissées, ce qui en fait un territoire naturellement plus ouvert vers l'extérieur. On pourra ainsi s'émerveiller de la coupole à nervures et des claustras de l'église de l’hôpital Saint-Blaise au caractère hispano-mauresque.

La cathédrale de Lescar figure parmi les plus beaux édifices de Gascogne, elle conserve des mosaïques dans son chœur. Au delà de Lescar en direction du Nord-Est, se trouve une concentration importante de petits édifices romans d'un grand charme (Simacourbe, Sévignacq) à rapprocher de la Gascogne centrale aux confins du Gers, des Landes et des Hautes-Pyrénées.

D'un relief moins élevé que les autres département pyrénéens, à la convergence des routes vers Compostelle, les régions que composent les Pyrénées atlantiques proposent donc un dégradé d'influences espagnoles, pyrénéennes et gasconnes. 

samedi 27 juillet 2019

65 - Hautes-Pyrénées romanes



Les Hautes-Pyrénées largement occupées par les Pyrénées au Sud de Lourdes correspond pour une large partie à l'ancien compté de Bigorre. Assez peu connu pour l'art roman, le département regorge de belles surprises authentiques et accueillantes dans des paysages parfois à couper le souffle.

Au Sud-Ouest, la région du Lavedan relativement isolée géographiquement correspond au bassin supérieur du Gave de Pau. Il comprend un nombre important de petits édifices assez uniformes au style sobre et original, où les portails Ouest nombreux et soignés, s'organisent autour d'un chrisme (Saligos, Grust, Aucun, ...). En particulier, au centre du Lavedan (région de Luz-Saint-Sauveur), les églises plus larges de Sère et de Luz impressionnent par leur portails romans monumentaux magnifiquement appareillés, à l'image du portail Ouest de la cathédrale de Jaca (Huesca, Aragon) dont la parenté est évidente. A peine plus au Nord, la sobre abbaye de Saint-Savin de fondation plus ancienne possède également un magnifique portail Ouest.

Au Sud-Est, le pays d'Aure, autour de la vallée d'Aure et de la vallée du Louron, forme une autre "grappe" de petits d'édifices romans d'un style sensiblement différent, plus perméable à l'art lombard très présent en Haute-Garonne et au delà vers l'Est. Le chrisme y reste un ornement très central dans la décoration comme dans le Lavedan et dans les Pyrénées de façon générale. Les églises de Loudervielle et de Ens conservent de très belles portes romanes.

Le Nord du département - comme une excroissance le long de la vallée de l'Adour - s'apparente plus à la Gascogne Gersoise qu'aux Pyrénées. On y trouve quelques édifices romans plus spectaculaires. D'une grande richesse archéologique l'église de l'Assomption de Maubourguet émerveille avec ses très nombreux réemplois anciens de précédents édifices. D'une grande richesse ornementale, l'église de Mazères présente un magnifique ensemble de chapiteaux romans historiés. Enfin l'église de Larreule, ancienne abbatiale, construite assez largement en galets présente de très belles ouvertures au colonnettes annelées, comme à l'ancienne abbaye de Saramon (Gers). Une partie des chapiteaux du cloître sont aujourd'hui au cloisters de New York.

samedi 13 avril 2019

31 - Haute-Garonne romane



La Haute-Garonne correspond à la vallée de la Garonne, depuis son parcours pyrénéen jusqu'à la large plaine de Toulouse.

Très connue de tous les amateurs d'art roman, Saint-Cernin de Toulouse se présente comme une très vaste église de pèlerinage, une sorte d'aboutissement de l'art roman méridional tant au niveau architectural que de la sculpture. Le musée des Augustins qui abrite une ample collection de sculptures romanes, en particulier les chapiteaux de la basilique de la Daurade permet largement de confirmer la maîtrise exceptionnelle des ateliers de sculpteurs Toulousains. Autre musée, le musée Saint-Raymond nous fait découvrir les premiers temps chrétiens de Toulouse avec une collection admirable de sarcophages paléochrétiens.

Du Nord au Sud, l'apport de l'antiquité n'est ici nullement spécifique mais d'abondantes traces bien visibles nous permettent d'imaginer ici plus facilement les apports antiques dans la construction des sites préromans et romans, en premier lieu avec les nombreux matériaux réemployés.

Ainsi Saint-Plancard aux confins du Gers et des Pyrénées présente un rare ensemble de pierres antiques en réemploi et de part son plan peu ordinaire comportant une abside occidentale désaxée atteste d'un site ancien christianisé de longue date. Saint-Plancard est bien connu pour ses fresques romanes si belles et si fragiles.

Plus au Sud, la puissante église de Valcabrère reprend massivement des blocs antiques.

Dans tout le Comminges les réemplois sont particulièrement nombreux et donnent à la région une identité unique, à la fois antique et Pyrénéenne avec de belles églises datable du premier art roman au décor lombard si caractéristique (Cazarilh-LaspènesTrébons-de-Luchon dans le Luchonnais) et dont Saint-Aventin constitue l'édifice le plus complet et le plus remarquable avec de nombreux réemplois (cippes, autels) côtoyant les symboles chrétiens romans.

Au delà de la frontière, cette carte liste les principales églises romanes du val d'Aran (Catalogne) lequel constitue le prolongement géographique naturel de la Haute-Garonne (source de la Garonne, toujours sur le versant Nord des Pyrénées).

samedi 9 mars 2019

07 - Ardèche romane



Le département de l'Ardèche sur la rive droite du Rhône correspond à l'ancienne province du Vivarais. Le Vivarais présente quelques édifices d'une certaine importance le long du Rhône (Champagne, Cruas, Bourg) et de nombreux édifices souvent plus petits sur les contreforts orientaux du massif central, parfois dans des petites vallées sinueuses, ce qui n'empêche pas d'y trouver des petites merveilles, à l'image de l'église de Thines qui récompensera le visiteur audacieux.

Au Nord, exigu, le Haut-Vivarais se situe aux confins du Dauphiné, du Lyonnais, du Forez et du Velay. L'église atypique de Champagne surprend par sa nef à file de coupoles donnant sur des tribunes aux ouvertures polylobées. Ces arcs polylobés notamment très présents en Velay se déclinent  ici géographiquement jusqu'à la cathédrale de Valence.

Au Nord-Ouest et à L'Ouest se trouvent les reliefs parmi les plus élevés du Massif central avec en particulier le Mont Gerbier-de-Jonc, source de la Loire, laquelle chemine vers l'Ouest vers le Sud du département de Haute-Loire. C'est ici que ce trouvent quelques églises bâties en roches dures et variées et aux portails soignés (Coucouron et Issarlès), assimilables à celles toute proche du Velay ou du Gévaudan. Se prolongeant vers l'Est, la vallée de l'Eyrieux sépare au Nord le Haut-Vivarais du Bas-Vivarais au Sud.

Au Sud, sur un plateau calcaire s'entrouvrant sur le Languedoc et que creuse la rivière Ardèche, Sauveplantade et Ruoms sont des trésors du premier art roman méridional que complètent les grandes églises rhodaniennes de Cruas et Bourg, également voûtées en berceau et aux caractéristiques lombardes (arcatures, frises en dent d'engrenage). Mélas, tel un baptistère lombard enrichit à merveille cet ensemble très représentatif de l'art roman naissant.

Outre les coupoles très soignées en Vivarais (Mélas, Larnas, Ruoms, Cruas), les éléments archéologiques sont abondants et notamment de nombreux réemplois carolingiens (Bourg, Sauveplantade, Cruas, Saint-Jean de Trignan, ...).

samedi 16 février 2019

43 - Haute-Loire romane




Bien connu des amateurs d'art roman, le département de la Haute-Loire présente un grand nombre d'édifices romans remarquables, que l'on peut tenter de regrouper comme suit:

Au Nord-Ouest, descendant l'Allier, le Brivadois, avec ses sites incontournables (Brioude, Lavaudieu), est dans la continuité géographique du Puy de Dôme voisin et de ses sites tout aussi prestigieux, notamment Issoire. A l'Ouest, remontant l'Allier jusqu'à atteindre ses gorges, Chanteuges (chapiteaux) vient terminer cette grande "perspective" de l'art roman Auvergnat.

Au Centre, le Puy, capitale du Velay, présente un ensemble aussi original qu'exceptionnel. La cathédrale diffère largement des modèles Auvergnats avec sa nef voûtée de coupoles et son puissant clocher étager, proche de modèles lointains comme Brantôme (Périgord) ou des clochers limousins. Autre caractéristique également méridionale, l'utilisation d'arcs polylobés comme dans le Vivarais proche ou dans le Sud-Ouest. Attenant à la cathédrale, le solide cloître dépayse avec ses nombreuses arcatures superposées, ses jeux de polychromie, ses mosaïques et chapiteaux, tel la cour d'un palais oriental. La chapelle Saint-Michel de l'Aiguilhe complète cet ensemble bigarré et improbable.

Enfin, souvent oubliées, les églises plus modestes ne manquent pas, citons Landos, Bains, Arlemps, Chaspuzac, Vernessal aux jolis arcs polylobés. Un ensemble qui se complète à merveille avec les églises Ardéchoises voisines (Issarlès et Coucouron).

samedi 26 janvier 2019

34 - Hérault roman



Le département de l'Hérault constitue un ensemble d'édifices romans complexe au cœur du Languedoc, aux fonctions variées: églises, tour, portes d’enceinte, ponts. La situation géographique de l’Hérault tel un corridor le long de la Méditerranée a certainement été propice aux différentes influences encore bien visibles.

On y trouve quelques d'édifices préromans de tradition wisigothique, au petites dimensions et absides quadrangulaires, lesquels ont pu subsister loin des villes (par exemple Saint-Nazaine de Roujan, Saint-Christol de Nissan-lez-Enserune, Saint-Georges de Lunas).

Les modèles antiques ont eux inspirer d'autres édifices à la décoration plus élaborée: Saint-Jacques de Béziers, Lespignan.

La plupart des édifices romans présente un décor lombard (décor d'arcatures, frises en dents d'engrenage) style très utilisé en France des Pyrénées, des rives de la Méditerranée, jusqu'en Bourgogne. La remarquable abbaye de Gellone en est certainement la plus représentative.

En général, l'appareillage est soigné avec souvent une alternance très régulière de pierres de taille hautes et minces (par exemple Notre-Dame d'Aix à Balaruc-les-Bains). Si les églises sont assez sobres avec peu de décor sculpté, de nombreux sites présentent un décor polychrome en jouant sur des incrustations de basalte (Lamalou, Saint-Pierre de Rhèdes, Puissalicon, Quarante, Dio, ...)

samedi 12 janvier 2019

09 - Ariège romane



Assez peu connu du grand public, l'Ariège présente un patrimoine d'importance qui se décline en 3 secteurs géographiques principaux:

Au Sud-Est, la haute vallée de l'Ariège et ses nombreuses églises du premier art roman. Ces églises présentent les caractéristiques de l'art roman lombard, largement répandu en Pyrénées et Languedoc (Mérens-les-Vals, Unac, Axiat, Verdun, Arnave).

Au Sud-Ouest, le Couserans, également riche en édifices (Vic d'Oust, Ourjout, Montgauch). Cette région est surtout remarquable pour la cathédrale de Saint-Lizier, construite à partir de nombreux blocs de pierre essentiellement antiques.

Au Nord, la plaine d'Ariège avec en particulier la pittoresque église de Vals (fresques).

samedi 1 décembre 2018

66 - Pyrénées-Orientales romanes



Les Pyrénées Orientales romanes (ou plus simplement le Roussillon roman) font partie d'un grand ensemble majeur à rapprocher de la Catalogne et du Languedoc.

Les édifices sont très nombreux, dont une concentration unique de petits sites préromans souvent difficiles d'accès et nichés au cœur de paysages somptueux des Pyrénées. Annonçant le premier art roman méridional, l'église abbatiale de Saint-Michel de Cuxa est particulièrement remarquable: D'inspiration mozarabe, ou plus précisément de tradition wisigothique, elle présente des arcs outrepassés encore bien visibles au niveau du transept. Ces arcs outrepassés qui font la beauté des églises wisigothiques espagnoles se retrouvent aussi à Sournia, à Fenollar et à Riunoguers et au delà jusqu'au premières pentes du massif central. Ces mêmes arcs se retrouvent également sur les linteaux sculptés en bas-relief des églises de Saint-Génis des Fontaines et de Saint-André de Sorède. La sculpture romane ici naissante en Roussillon va connaître de très belles réalisations sous l'empreinte du maître de Cabestany. La tribune du prieuré de Serrabone semble en être l'apogée.

Les églises romanes du Roussillon concentrent bon nombre des caractéristiques de l'art roman lombard: Une certaine sobriété générale magnifiée par le recours abondant aux marbres blancs ou rosés, des murs bâtis en petit appareil, des absides ou clochers décorés de lésènes, ou plus rarement de niches (Vilarmilà), des frises en dents d'engrenage plates ou en plein cintre. La cathédrale d'Elne semble reprendre à merveille bon nombre de caractéristiques avec un soin pour la décoration unique. Peu de sites conservent encore des fresques, Fenollar et Arles-sur-Tech viennent ici apporter des témoignages précieux.

samedi 3 novembre 2018

81 - Tarn roman



Le département du Tarn, bien que présentant une densité relativement faible d'édifices romans, offre des sites intressants à défaut de sites de premier plan. Les guerres de religion, notamment la croisade des Albigeois, et plus tard l'ère industrielle, ont laissé leur empreinte sur le patrimoine local. Malgré leur incomplétude, ces sites réservent de belles surprises, avec des portails et des chapiteaux remarquables.

La vallée du Tarn concentre une grande partie de ces édifices :
Ambialet, avec sa nef très dépouillée, offre une simplicité élégante.
Lescure-d'Albigeois, qui présente un édifice particulièrement raffiné.
Albi (Saint-Salvi) et Rabastens, qui ajoutent à la richesse patrimoniale de la région.

En termes de style, les édifices du Tarn se rattachent à l'art roman languedocien, notamment par leurs chapiteaux. Cette influence s'explique par le relief varié du département : de faible altitude à l'Ouest, en proximité du bassin toulousain, le terrain devient plus escarpé au Nord, et surtout à l'Est et au Sud.

samedi 27 octobre 2018

46 - Lot roman



Le département du Lot s'inscrit dans les limites de l'ancien diocèse de Cahors, qui se prolongeait au sud au-delà du département actuel. Traversé par la rivière Lot et bordé par la Dordogne au nord, il est caractérisé par un paysage vallonné et verdoyant où alternent plateaux calcaires et causses. Cette région présente une densité élevée et continue d'édifices romans, notamment au nord et à l'ouest, le long des départements voisins. La plupart de ces églises présentent des absides simples avec une ouverture centrale. Le Lot ne compte pas moins des édifices majeurs réputés pour leurs sculptures:

Au nord, en bordure de la Dordogne, les grands édifices de Souillac et Carennac sont particulièrement remarquables pour leur sculpture monumentale.

Au Sud, en bordure du Lot, la cathédrale de Cahors complète cet ensemble monumental.

A l'Est, Saint-Pierre-Toirac présente un magnifique ensemble de chapiteaux et un décor très soigné (entrelacs) qui rappellent les grands édifices du Rouergue. La confidentielle abbaye de Lantouy intéressera les amateurs du premier art roman avec une architecture très pure. Marcilhac présente une autre abbaye ancienne à la décoration plus abondante et plus caractéristique du Sud-Ouest.

Enfin à l'Ouest, Duravel présente une crypte aux sculptures anciennes et possède de nombreux réemplois, offrant un aperçu fascinant de l'histoire et de l'évolution des techniques de construction au fil des siècles.