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samedi 13 avril 2019

31 - Haute-Garonne romane



La forme du département de Haute-Garonne correspond à la vallée de la Garonne depuis son parcours Pyrénéen à la large plaine de Toulouse.

Très connue de tous les amateurs d'art roman, Saint-Cernin de Toulouse se présente comme une très vaste église de pèlerinage, une sorte d'aboutissement de l'art roman méridional tant au niveau architectural que de la sculpture. Le musée des Augustins qui abrite une ample collection de sculptures romanes, en particulier les chapiteaux de la basilique de la Daurade permet largement de confirmer la maîtrise exceptionnelle des ateliers de sculpteurs Toulousains. Autre musée, le musée Saint-Raymond nous fait découvrir les premiers temps chrétiens de Toulouse avec une collection admirable de sarcophages paléochrétiens.

Du Nord au Sud, l'apport de l'antiquité n'est ici nullement spécifique mais d'abondantes traces bien visibles nous permettent d'imaginer ici plus facilement les apports antiques dans la construction des sites préromans et romans, en premier lieu avec les nombreux matériaux réemployés.

Ainsi Saint-Plancard aux confins du Gers et des Pyrénées présente un rare ensemble de pierres antiques en réemploi et de part son plan peu ordinaire comportant une abside occidentale désaxée atteste d'un site ancien christianisé de longue date. Saint-Plancard est bien connu pour ses fresques romanes si belles et si fragiles.

Plus au Sud, la puissante église de Valcabrère reprend massivement des blocs antiques.

Dans tout le Comminges les réemplois sont particulièrement nombreux et donnent à la région une identité unique, à la fois antique et Pyrénéenne avec de belles églises datable du premier art roman au décor lombard si caractéristique (Cazarilh-LaspènesTrébons-de-Luchon dans le Luchonnais) et dont Saint-Aventin constitue l'édifice le plus complet et le plus remarquable avec de nombreux réemplois (cippes, autels) côtoyant les symboles chrétiens romans.

Au delà de la frontière, cette carte liste les principales églises romanes du val d'Aran (Catalogne) lequel constitue le prolongement géographique naturel de la Haute-Garonne (source de la Garonne, toujours sur le versant Nord des Pyrénées).

samedi 21 mars 2015

32 - Gers roman



Le Gers que l'on appelle aussi parfois l'Armagnac correspond au Piémont Pyrénéen à l'Ouest de la Vallée de la Garonne. Il est formé d'alternance de vallons et de coteaux centrés tel un éventail s'ouvrant depuis le plateau de Lannemezan (Hautes-Pyrénées). Ce paysage linéaire et divergeant est creusée d'Ouest en Est par nombre de ruisseaux et de rivières parmi lesquelles l'Adour, la Baïse, le Gers.

A l'Ouest du département, le long de l'Adour et de ses rivières affluentes, un ensemble très dense d'édifices où se côtoient littéralement des édifices anonymes issus de paroisses disparues et d'autres particulièrement originaux: Peyrusse-Grande et sa puissante abside carrée aux somptueux décors d'entrelacs (réemplois carolingiens ?), Tasque, sa nef du premier art roman en petit appareil et son portail Ouest et la collégiale de Nogaro. Cet ensemble est à inclure à une zone géographique plus large et ouverte au delà des limites du département, d'une part vers l'Ouest en aval de l'Adour avec l'abbaye de Saint-Sever à l'Ouest (Landes) et d'autre part au Sud en amont de l'Adour avec la Rivière-Basse (Hautes Pyrénées) où demeure la fabuleuse église archéologique de Maubourguet.

Au Nord, autour de Condom, le long de la Baïse et des rivières qui lui sont parallèles, une concentration un peu moins dense d'édifices bien sauvegardés que sont l'ancienne église ruinée de Saint-Génens, l'église de Mouchan, l'église de Lialores et l'abbaye de Flaran.

De Auch, il ne reste que peu de choses, la cathédrale romane a été entièrement reconstruite, quelques restes demeurent au musée des Amériques.

Quelle lecture peut-on avoir de l'art roman de la Gascogne gersoise ? Le nombre d'édifice majeur est assez limité tout de même si on pense aux grands sites majeurs des Pyrénées ou le long de la Garonne (Toulouse, Moissac, ...) lesquels ont pu logiquement influencer les églises romanes du Gers. Les influences Pyrénéennes au delà de la présence de chrismes ou d'ouvertures placées dans des contreforts semblent assez limitées. L'art lombard communément adopté dans les Pyrénées ne se retrouve guère dans le Gers à la seule exception de l'église de Montaut-les-Créneaux. Les chapiteaux des églises d'Aignan, Croute, Nogaro semblent indéniablement voisins de ceux que l'on observe en Gascogne landaise. Sans apporter de réponse précise à la question, il convient d'apprécier aussi la singularité de l'art roman gersois à travers deux sites uniques que sont Saint-Clamens et Saramon qui proposent tous les deux des exemples d'architecture et de sculpture du premier art roman en Gascogne. La découverte du Gers roman se mérite, il faut passer du temps pour la découvrir, prendre rendez-vous pour accéder aux sites mais la beauté de ses paysages, la variété des matériaux, la confidentialité des lieux, le très bon état de conservation des murs et portails, les découvertes archéologiques sont autant de récompenses.