samedi 13 septembre 2025

26 - Drôme romane



Le département de la Drôme, situé entre la rive gauche du Rhône et les Alpes, correspond à l’ancienne province du Dauphiné dans sa partie septentrionale, tandis que sa moitié méridionale s’ouvre sur la Provence. Ce territoire, marqué par la diversité de ses paysages, recèle un patrimoine roman d’une richesse remarquable et d’une densité notable. Il était autrefois morcelé entre pas moins de six anciens évêchés, dont la plupart ne partageaient pas de limites avec celles du département : Vienne, Valence, Die, Saint-Paul-Trois-Châteaux, Orange et Vaison.

Au nord, la Drôme s’inscrit dans l’ancien diocèse de Vienne. Ici, les églises romanes, souvent bâties en molasse ou en pierre calcaire, se distinguent par leur solidité. L’église de Saint-Donat-sur-l’Herbasse conserve un massif clocher de style viennois, tandis qu’à Romans-sur-Isère, les pilastres du portail roman de l’ancienne collégiale Saint-Barnard impressionnent par leur finesse. Plus à l’ouest, l’église perchée de Chantemerle-les-Blés, à la fois modeste et élégante, présente une façade ornée d’un fronton triangulaire et d’une arcature centrale polylobée.

Au nord-ouest, le diocèse de Valence a laissé une empreinte significative, notamment à travers sa cathédrale Saint-Apollinaire. Remaniée à plusieurs reprises, elle conserve également des arcs polylobés, un motif architectural qui constitue un véritable trait d’union avec l’ancien diocèse du Puy.

À l’est, l’ancien diocèse de Die, niché dans les montagnes du Diois, abrite l’un des rares joyaux de l’art roman primitif du département : l’église d’Aurel. Mais c’est surtout la cathédrale de Die, ainsi que l’ancien palais épiscopal, qui retiennent l’attention. Ce dernier conserve une précieuse mosaïque dite "des quatre fleuves", méritant d’être davantage connue à l’échelle nationale.

Au sud, la Drôme provençale, partagée entre les anciens diocèses de Saint-Paul-Trois-Châteaux, d’Orange et de Vaison, offre un art roman marqué par une inspiration antique poussée dans ses moindres détails : chapiteaux corinthiens, frontons triangulaires, colonnes cannelées, décor d’oves… Citons notamment l’ancienne cathédrale de Saint-Paul-Trois-Châteaux, l’église voisine de Saint-Restitut, ainsi que la chapelle Val des Nymphes, près de Grignan. Plus à l’est, la magnifique église de Saint-Jalle conserve un linteau orné de larges rinceaux. Enfin, la Drôme abrite un édifice roman civil de première importance : le Château des Adhémar à Montélimar.

samedi 2 août 2025

15 - Cantal roman



Le Cantal est dominé par le massif du Mont Cantal et ses contreforts, qui occupent une grande partie du territoire au cœur de l’Auvergne. Ici, l’architecture romane s’exprime en retrait du volcan, dans une sobriété et une authenticité qui traduisent à la fois la rudesse du climat, la richesse minérale du sous-sol et une forme de modeste prospérité. La pierre volcanique et le granite, omniprésents, confèrent aux édifices romans leur teinte sombre, leur robustesse et leur parfaite intégration au paysage. Jusqu’à la création du diocèse de Saint-Flour, l’ensemble du département relevait du diocèse de Clermont.

Au Nord-Ouest, sur les pentes encore douces de la rive gauche de la Dordogne, le Mauriacois concentre la plus grande densité d’édifices romans. On y retrouve l’influence du Limousin, perceptible notamment dans les baies limousines, mais aussi des caractéristiques propres, comme les chapiteaux cubiques de style « mauriacois ». Les modillons y sont particulièrement originaux et bien conservés. Parmi les sites les plus représentatifs, citons Mauriac et sa basilique Notre-Dame-des-Miracles, Ydes, ou encore Moussages (Vierge romane). En bordure du pays de Mauriac, Lanobre tout au nord et Riom-ès-Montagnes plus à l’est méritent également d’être mentionnées.

Au Nord-Est, le Sanflorain, autour de Saint-Flour et des plateaux de la Planèze, offre un autre visage du roman cantalien, sans que l’on puisse dégager de caractéristiques vraiment spécifiques. On peut citer Bredons, dont la rare statue reliquaire en bois est conservée au musée de Saint-Flour, ou encore Roffiac, avec son église sombre, proche de celles du Velay, dotée d’un ample chevet polygonal décoré d’arcatures parfois polygonales.

Au Sud, l’art roman se fait plus rare. Au Sud-Ouest, en Aurillacois, on compte deux édifices qui conservent des arcs en mitre (Saint-Géraud à Aurillac et l’église de Lascelle). Maurs conserve une étonnante statue reliquaire en bois aux mains disproportionnées. À l’extrême Sud-Est, en Aubrac, à la limite du Rouergue et du Gévaudan, Saint-Urcize possède une église « rouergate » très attachante, avec son déambulatoire parmi les plus petits qui soient et ses couleurs chaudes si soigneusement agencées.

Les églises du Cantal, par leur isolement, leur modestie et leur parfaite intégration au paysage, offrent un témoignage précieux d’un art roman rural et multiple, que l’on peut facilement opposer à la monumentalité des basiliques de la Basse Auvergne. Le voyageur attentif saura apprécier la beauté silencieuse de ces sanctuaires, où la pierre, le paysage et la lumière composent une harmonie intemporelle, fidèle à l’esprit roman de l’Auvergne profonde.

samedi 19 juillet 2025

Peyraud - Eglise Saint-Martin (07)

Saint-Désirat - Eglise Saint-Didier (07)

Saint-Étienne-de-Valoux - Eglise Saint-Étienne (07)

Serrières - Anciene église Saint-Sornin (07)

Bougé - Eglise Notre-Dame de l'Assomption (38)

Chambalud - Eglise Saint-Ennemond (38)

Agnin - Eglise Saint-Martin (38)