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samedi 15 septembre 2018

49 - Maine-et-Loire roman



Le Maine-et-Loire, partie Ouest de la riche région naturelle et historique du Val-de-Loire, présente une densité forte d'édifices romans. La Loire semble en être la colonne vertébrale. C'est ici, en Anjou blanc, que se trouvent les sites les plus connus du département avec la célèbre abbaye de Fontevraud, l'église de Cunault, l'ancienne abbaye Saint-Florent de Saumur (crypte) et le prieuré de Saint-Macé, tous bâtis en pierre de tuffeau, comme nombre de sites en Touraine ou en Poitou.

Au centre, Angers, voisine aussi de la Loire mais surtout traversée par la Maine qui prend naissance au confluent de la Mayenne et de la Sarthe, surprend par la densité de sites variés, nombreux, mutilés ou parfois largement disparus, réhabilités et qui pour certains attestent d'un art ancien (Saint-Martin) ou particulièrement épanoui en matière de décoration (Saint-Aubin).

Au nord-Est, le Beaugeois aux églises moins médiatisées fascine par ses très nombreuses grosses églises romanes dont Genneteil est sans doute la plus remarquable (fresques).

A l'image des provinces voisines (Maine, Touraine, Poitou), l'Anjou compte aussi un très grand nombre de sites du premier art roman de grand intérêt, dans leur grande majorité appareillés en petits moellons mais aussi parfois en opus spicatum: la motte castrale de Doué-la-Fontaine, l'église de Verrie (claustra), l'ancienne église Saint-Pierre de Chênehutte, l'église Saint-Aubin de la Pellerine, les églises de Chigné et de Broc, l'église de Savennières.

samedi 30 juin 2018

75 - Paris et Grand Paris romans


54 - Meurthe-et-Moselle romane



Il n'est peut-être pas vraiment utile de considérer la Meurthe-et-Moselle romane, tellement ce département central de la Lorraine a une forme et une histoire mouvementée. Les contours du département n'ont rien à voir avec ceux de l'ancien diocèse de Toul qui comprenait notamment l'actuel département des Vosges. Pour ne pas aider, on ne trouve guère de traces de l'art roman à Toul, alors que les 2 autres diocèses lorrains de Verdun et Metz en conservent beaucoup plus largement, pas plus de traces de monuments considérés comme majeur. En revanche, les édifices militaires (places fortes de Vaudémont, Mousson et Prény) conservent encore de beaux restes.

L'art roman jouit pourtant en Meurthe-et-Moselle d'une densité relativement élevée, c'est un art rural et rustique et souvent tardif principalement concentré autour de la rivière Moselle mais aussi du Woigot. Les clochers, élément central en Lorraine, sont ici très majoritairement carrés avec tout au plus pour fantaisie un cordon de billettes et des baies géminées hautement placées. Les édifices les plus aboutis se révèlent être tardifs avec un décor végétal ou fleuri très présent (églises de Mont-Saint-Martin, portails des églises de Barisey-la-Côte, Puxe, Noviant-aux-prés, portail déposé au musée lorrain de l'ancien prieuré Notre-Dame). Difficile d'offrir une synthèse, la décoration encore assez peu présente fait timidement écho à celle bien plus fournie des églises des Vosges ou de Haute-Marne. Le prieuré clunisien de Froville est lui très logiquement caractéristique des églises de Bourgogne du Sud.

58 - Moselle romane



Les églises romanes de Moselle se trouvent principalement le long de la Moselle et autour de Metz en particulier. Metz, ancienne ville romaine conserve un précieux témoignage d'une des premières églises de France en l'église Saint-Pierre aux Nonnains, elle-même bâtie sur une basilique gallo-romaine, christianisée dès l'époque mérovingienne et remaniée depuis. On ne peut s'empêcher de faire un parallèle entre Metz et la ville romaine de Trèves, en aval de la Moselle, Trèves possédant un patrimoine antique et roman fabuleux.

De la plupart des églises ne sont conservés en grande majorité, guère que des clochers carrés ou plus inhabituellement circulaires vers l'Est. Ces clochers sont recouverts d'enduits, ce qui rend assez difficile la découverte. A ces enduits insipides, contrastent les belles couleurs de grès que l'on retrouve sur les églises de Marsal et de Hesse, la tour aux Puces de Thionville ou encore les fameux clochers de Cattenom et de Boust, autant de témoignages précieux de l'art rhénan qui font la renommée de la Moselle romane.

88 - Vosges romanes



Cartes des églises romanes des Vosges.

samedi 24 février 2018

19 - Corrèze romane



Les sites romans de la Corrèze peuvent être rattachés au Limousin en général dont il partagent largement la structure des portails et des fenêtres dites "limousines", ou  plus rarement des châsses reliquaires. A ces caractéristiques générales, on peut ajouter la présence de clochers limousins comme à Uzerche ou à Collonges-la-Rouge. S'il fallait trouver une différence entre les édifices romans de la Haute-Vienne et ceux du Limousin, la sculpture est ici beaucoup plus développée, bonne quantité d'édifices présentent des petits chapiteaux sculptés dans le calcaire. A noter quelques porches tout à fait remarquables comme à Beaulieu ou à Lagraulière. Le portail de Beaulieu fait partie des grands ensembles de sculpture monumentale du Sud-Ouest (avec Souillac dans le Lot, Moissac dans le Lot-et-Garonne et Conques dans l'Aveyron)

La Corrèze propose différentes déclinaisons de l'art roman limousin, un art métissé avec celui des régions voisines: Auvergne à l'Est, Quercy au Sud.

samedi 3 février 2018

55 - Meuse romane



Cette carte très clairsemée de la Meuse romane met en évidence un nombre limité d'édifices demeurant aujourd'hui. Le principal centre d'intérêt gravite autour de la ville historique de Verdun.

La cathédrale de Verdun, principal monument d'origine romane de Lorraine, présente un plan rhénan, composé d'une nef basilicale à double transept et à double chœur même si le chœur Ouest a disparu, plan à rapprocher de l'église Saint-Michel d'Hildesheim ou par exemple de la cathédrale de Spire outre-Rhin. La visite de Verdun continue avec l'authentique crypte Saint-Maur et le musée de la Princerie. 

Au Nord du département l'église de Mont-devant-Sassey  présente de très belles parties orientales qi semblent reproduire à petit échelle les principales dispositions de la cathédrale de Verdun (Crypte, chevet polygonal flanqué de deux tours, décor végétal)

samedi 27 janvier 2018

87 - Haute-Vienne romane



Si les sites prestigieux de Limoges ne sont guère plus visibles aujourd'hui (abbaye Saint-Martial, cathédrale Saint-Etienne), le Dorat, Saint-Junien, Solignac et Saint-Léonard de Noblat, par leur ampleur et leur originalité comptent assurément parmi les plus beaux sites du Limousin. Ces quatre sites d'importance contrastent avec les très modestes églises médiévales de village, bâties souvent tardivement et dont la connaissance demeure confidentielle.

Quelques traits caractéristiques du Limousin bien visibles dans le département de la Haute-Vienne:
  • Les clochers massifs à base carrée et sommet octogonal dont Saint-Léonard de Noblat semble être le prototype le plus abouti avec des gâbles qui accompagnent la transition du carré à l'octogone. On notera une affinité particulière avec le clocher carré de l'abbaye de Brantôme en Dordogne ou celui de la cathédrale du Puy-en-Velay.
  • Les fenêtres soigneusement moulurées et ornementées de petits chapiteaux - souvent calcaires - placés à la retombée de la moulure torique - largement répandues par ailleurs en Dordogne, dans la Marche et au delà.
  • Les portails qui reprennent la disposition des baies limousines d'autant multipliée que le nombre de voussure est important
  • Les arcs trilobés bien représentés dans la Haute-Vienne (le Dorat, Solignac, Saint-Yrieix, Ladignac-le-Long) dont la forme héritée de l'art mozarabe se retrouve aussi de l'autre côté du massif central, dans le Velay et la vallée du Rhône.
  • Les chapiteaux à feuilles grasses hérités du Poitou voisin.
  • La solide pierre de granite qui donne sa coloration grise et explique tant la relative sobriété des sites romans que leur authenticité conservée.
La Haute-Vienne est aussi réputée pour sa production d'enluminures et d'émaux en particulier. Les amateurs de fresques pourront visiter l'église des Salles-Lavauguyon.

samedi 13 janvier 2018

42 - Loire romane



Les principaux sites romans du département de la Loire se trouvent entre les monts du Forez à l'Ouest et les monts du Lyonnais à l'Est, sur un territoire naturellement ouvert vers le Brionnais voisin et la Bourgogne. Ces sites se trouvent d'une part le long des gorges sauvages de la Loire parfois posés au cœur d'un méandre ou d'une presqu'île ou dans la plaine du Forez, plus particulièrement dans la région de Monbrison.

Au Nord, l'abbaye clunisienne de Charlieu présente un décor d'une opulence inouïe.

Au centre du département Pommiers, Montverdun, Champdieu, Saint-Rambert forment un croissant comme accroché aux premiers contreforts des Monts du Forez. C'est ici que l'on peut apprécier facilement l'essence même du Forez, des églises méridionales, issues d'anciens prieurés, aux murs épais, au couleurs sombres et à la décoration limitée loin de la richesse ornementale des provinces voisines. Moingt et Saint-Romain le Puy, bâtis tous les deux de moellons en réemploi, présentent un décor plus varié et archaïsant, constituant ainsi deux sites de référence de l'art roman naissant. Saint-Romain le Puy, posée au sommet d'un éperon volcanique à la vue saisissante est le site le plus mystérieux, le plus intriguant du département de la Loire. Enfin au Sud, au milieu de nulle part entre Forez et Velay, Rozier-Côtes-d'Aurec possède une église au charme irrésistible et dotée d'une très belle Adoration des Mages.

samedi 6 janvier 2018

63 - Puy-de-Dôme roman



Au centre de la France, le Puy-de-Dôme est reconnu pour ses très nombreuses églises romanes dédiées à une multitude de saints locaux, parfois objet de pèlerinages et dotées de vierges romanes.

Les sites romans du département se concentrent notamment à l'Est de Clermont dans la plaine de Limagne entre les vallées de l'Allier et de la Dore. Plus largement, les églises de Basse-Auvergne forment un ensemble homogène en intégrant au delà du Puy-de-Dôme la Limagne bourbonnaise au Nord (Veauce, Ebreuil et les églises de la région de Gannat dans l'Allier) et le Brivadois (Brioude) au Sud-Est (Haute-Loire).

Le visiteur en quête d'art roman associera certainement au Puy-de-Dôme des églises monumentales concentrant tout ou partie de caractéristiques propres: narthex, tribunes, massif barlong, clocher octogonal, abside à chapelles rayonnantes et déambulatoire, chapiteaux, crypte, décor extérieur soigné de mosaïques polychromes et dont Clermont se trouve être l'épicentre sur cette carte. Parmi ces édifices citons classiquement Notre-Dame du Port, Saint-Austremoine d'Issoire, Notre-Dame d'Orcival, Saint-Nectaire, Saint-Saturnin, liste que les églises de Chauriat, Chamalières, Volvic, Ennezat et Mozac consolident à merveille. Au Nord, Artonne et Saint-Myon conservent une structure caractéristique des églises de pèlerinage.

Cette carte ne servira sans doute guère à présenter les édifices majeures déjà si connus. Elle permet d'apprivoiser les autres édifices tout aussi remarquables et délaissés des itinéraires touristiques et parfois même plus authentiques. Ce sont des édifices plus petits, disposant de nefs étroites et élevées au caractère rustique, souvent au cœur de paysages grandioses.

samedi 9 décembre 2017

50 - Manche romane



La Manche romane est bien sûr célèbre à juste titre pour ses abbayes bénédictines. A l'Est, l'abbaye de Cerisy-la-Forêt avec avec son abside étagée de 3 fenêtres et à l'Ouest l'abbaye de Lessay, deux fleurons de l'art roman Normand. Enfin au Sud, aux confins de la Normandie et de la Bretagne, la célèbre abbaye du Mont-Saint-Michel.
Terre armoricaine, les églises du Cotentin présentent un mélange inédit de matériaux locaux abondants (schiste, grès) et de pierres calcaires beaucoup moins présentes savamment utilisées à bon escient (voussures, chapiteaux, modillons), assurant une certaine continuité avec le Bessin voisin.
Au Sud dans l'Avranchin le granit est très présent, la Bretagne se fait plus proche.

samedi 18 novembre 2017

14 - Calvados roman


Le Calvados présente un nombre particulièrement important de sites romans, parmi lesquels nombre de sites de choix, en particulier au Nord d'un axe Falaise- Bayeux en rejoignant le littoral.
L'art roman Normand s'est ici particulièrement épanoui dès le XIème siècle avec des modèles d'architecture et de sculpture largement exportés en Angleterre mais aussi en Ile-de-France, voire en Sicile.
La région de Caen et plus largement le Bessin ont profité à la fois des fondations du duc de Normandie et de l'abondance de la pierre calcaire, se traduisant ici par une éclosion romane que seule certaines régions de France ont connus comme la Saintonge, le Clunisois ou le Brionnais.
Comme ses départements voisins, le Calvados compte par ailleurs un nombre très important d'édifices du premier art roman, appareillés en opus spicatum qui contrastent assez nettement avec les édifices roman au décor géométrique particulièrement abondant (archivoltes à bâtons rompus, chevrons, dents de scie, chapiteaux à godrons, arcatures aveugles, clochers, ...)

dimanche 5 mars 2017

80 - Somme romane


Cette carte se focalise sur les monuments romans encore visibles du département de la Somme. Force est de constater que peu de monuments romans subsistent, le département a payé un lourd tribut à la guerre de 14. Ainsi par exemple les superbes églises de Voyennes et de Nesle ont disparu.

Si l'on devait noter les monuments les plus intéressants demeurant aujourd'hui assez logiquement les sites de Berteaucourt-les-Dames et d'Airaines sont à mentionner pour leurs sculptures.

A l'Ouest le Vimeu et la vallée de la Bresle conservent quelques sites datables du premier art roman dans la continuité des sites voisins du pays de Bray.

samedi 14 janvier 2017

10 - Aube romane


Cette carte de l'Aube a été difficile à faire du fait que beaucoup d'édifices ne sont pas documentés et que en particulier les photos d'intérieur disponibles sont rares. La marge d'erreur concernant les églises à priori d'origine romane est susceptible d'être importante. Pour autant, malgré sans doute quelques approximations, cette carte fait ressortir un département riche en édifices romans, assez souvent remaniés, voire très fortement remaniés ou détruits comme à Troyes.

Le premier constat est que ce beau département Champenois ne semble pas bien porter son nom dans le contexte de cette carte puisque c'est bien la Seine qui apparaît ici comme la colonne vertébrale des sites romans du département. La Seine dessert notamment l'Isle-Aumont - site particulièrement ancien - et le site voisin de Moussey, sans doute l'église significative la mieux conservée du département. A noter toute une série d'édifices entre Troyes et Bar-sur-Seine qui ont conservées de très jolis porches romans.

La rivière Aube offre moins de sites romans et garde le souvenir de Clairvaux - abbaye cistercienne, fille de Cîteaux, au rayonnement exceptionnel et dont il ne reste que peu de choses sur le site même aujourd'hui.

Signalons au Nord-Ouest du département, un bel ensemble d'église dont en particulier Saint-Nicolas-la-Chapelle avec son joli clocher. A l'Ouest, les églises de la vallée de la Vanne font partie du Sénonais roman (Planty, Pouy-sur-Vannes). A l'Est, le portail de Chavanges fera la joie des visiteurs sur le chemin des sites prestigieux de la Haute-Marne. Le Sud et le Sud-Est conserve de nombreux édifices en petit appareil de pierres plates posées les une au dessus des autres qui annoncent la Bourgogne voisine.

L'Aube romane demeure un ensemble assez dense d'édifices modestes - souvent archéologiques - à la rare décoration. L'absence d'édifices majeures en fait une terre encore à découvrir.

samedi 31 décembre 2016

52 - Haute-Marne romane


Une fois n'est pas coutume, cette carte a été facilitée par un site public accessible à tous, celui de l'inventaire de la région Champagne (http://www2.cr-champagne-ardenne.fr/edifices_religieux_52/IA52000536.html) qui dresse un tableau très précis des différentes églises du département, bien au delà des seuls édifices romans répertoriés ici.

D'un point de vue strictement géographique, Langres est le point de rencontre - ou point triple - des bassins de la Seine, du Rhin et du Rhône, et l'on peut de manière raisonnable découper en 3 zones le département.

Au Nord-Ouest, une belle concentration d'édifices Champenois autour du Lac du Der qui fait écho à ceux du Sud de la Marne ou de l'Est de l'Aube dont en particulier Sommevoire et son fabuleux porche ou encore Montier-en-Der et sa nef massive. Un peu plus au Sud, Vignory est sans doute le site le plus connu à l'échelle nationale, site ancien avec un des premiers déambulatoires connus de France.

A l'Est des sites romans plus dispersés sur le territoire, modestes et sobres qui rappellent largement ceux de la Lorraine méridionale comme Chanceney avec son chevet typique. Clefmont et Bourbonne-les-Bains en sont les 2 joyaux.

Au Sud du département, la décoration intérieure de la cathédrale de Langres se rattache clairement à la Bourgogne.

samedi 26 novembre 2016

95 - Val d'Oise roman


Cette carte du Val d'Oise a été facilitée par les nombreuses images diffusées par Pierre Poschadel sur wikimedia, un travail de fourmi qui permet d'accéder par exemple facilement à quantité d'églises que l'on sait bien habituellement fermées et qui révèle une densité importante de sites romans. Sans unité géographique particulière, le Val d'Oise a été ouvert au grands courants artistiques et a connu une urbanisation croissante, ce qui fait que la plupart des sites présentent seulement quelques chapiteaux - souvent de transition vers le gothique - ou encore un clocher étagé roman coiffé d'un pyramide, modèle très courant dans le département et dont Santeuil est un très bon exemple.

samedi 19 novembre 2016

98 - Yvelines romanes


Cette carte des Yvelines qui en pratique présente également d'autres départements de l'Ile-de-France, montre une certaine concentration d'édifices romans au Nord du département autour de la Seine dont Gassicourt, Juziers, Maule et Epone sont parmi les plus beaux sites. L'art roman des Yvelines est proche de celui de la Normandie voisine. On notera la présence de nombreuses églises aux nefs anciennes souvent bâties en opus spicatum. Bourdonné est un très bel exemple d'édifice du premier art roman. Son clocher est doté de colonnettes d'aspect carolingien.

samedi 3 septembre 2016

24 - Dordogne romane


Cette carte dresse un tableau des églises romanes de Dordogne. Les limites actuelles du vaste département de la Dordogne correspond à celles de l'ancienne province du Périgord, occupant le plateau aquitain en bordure Sud-Ouest du massif central.

Au Nord-Ouest, adjacent au département de la Charente, un premier groupe dense d'édifices souvent rustiques fait une liaison en douceur avec la Charente voisine. Les absides rondes tout comme les façades sont majoritairement décorées d'arcatures. Certains portails d'églises modestes sont absolument remarquables pour leurs voussures (Saint-Suplice de Mareuil, Saint-Martin le Pin, Bussière-Badil). Vers le Nord, le calcaire laisse sa place au schiste et au granit. Au Nord et au Nord-Est, les influences sont limousines sur les portails et les baies mais aussi dans l'architecture (clocher à gables de Brantôme, absidioles de Saint-Jean de Côle) et même poitevines à Bussière-Badil.

Un peu plus au Sud, Périgueux avec la cathédrale Saint-Front sévèrement revue par Abadie et l'église Saint-Etienne de la Cité nous donne de beaux exemples d'architecture à files de coupoles, technique essentiellement utilisée sur un axe Cahors - Angoulême dont Périgueux occupe la portion centrale. D'autres églises du Périgord utilisent cette technique: Cherval, Grand Brassac, Temniac, Trémolat, Saint-Avit-Sénieur.

Au Sud-Est apparaît de part et d'autre de la vallée de la Dordogne, un second groupe très dense d'édifices à la belle pierre ocre et souvent fortifiés. Au sein de ce groupe beaucoup d'édifices présentent des chapiteaux archaïques à décor de palmettes et d'entrelacs (Jayac, Sergeac, Urval, Sainte-Croix, Carsac, Aubas, Meyrals, Trémolat). Ces chapiteaux rappellent ceux des églises archéologiques que sont Duravel (Lot), Peyrusse-Grande (Gers), Maubourguet (Hautes-Pyrénées). Au Sud la présence de métopes perforées sur les absides annoncent le Quercy voisin à l'Est et le Fumélois voisin au Sud-Est. En allant vers le Sud-Ouest du département, la densité d'édifice roman diminue, la pierre devient blanche et progressivement apparaissent des églises beaucoup plus modestes s'apparentent aux petits édifices ruraux de l'Agenais. A l'extrême Sud-Ouest l'église archéologique de Montcaret est un très bon exemple évident de réemploi de matériaux antiques.

On ne peut donc guère parler de style roman Périgourdin, cela ne fait pas sens tant les oppositions de styles sont marquées. Le Périgord est une charnière, une rencontre, un vaste corridor ouverts aux influences entre Quercy et Angoumois sur un axe Cahors-Angoulême contournant les premiers contreforts du massif central. La cathédrale de Périgueux en est le joyau avec son plan à files de coupoles en forme de croix grecque. 

samedi 9 juillet 2016

16 - Charente romane



La Charente romane semble faire l'objet d'un relatif oubli depuis la parution en 1961 du volume "Angoumois roman" par Charles Daras dans la célèbre collection "La Nuit des Temps" des éditions Zodiaque. Pour mieux comprendre cette carte, il faut replacer le petit diocèse d’Angoulême au centre de 4 grands diocèses bien plus vastes qui l'entourent respectivement au Nord, à L'Est, au Sud et à l'Ouest: Poitiers, Limoges, Périgueux, Saintes. Quatre diocèses, quatre villes renommées qui forment un “carré magique” avec Angoulême comme centre.

Juchée sur l'éperon rocheux du vieil Angoulême qui fait face à la Charente, la cathédrale d'Angoulême occupe une place très centrale. Édifice à nef unique sous files de coupoles. Elle est remarquable pour sa façade Ouest qui concentre un nombre inédit de statues ou de bas-reliefs dans un réseau stratifié de corniches, de frises, de voussures, de médaillons que domine un Christ dans sa mandorle entouré du tétramorphe. Cette façade a servi de modèles à d'autres édifices proches que sont l'abbatiale de Saint-Amand de Boixe (façade Ouest du transept Nord) ou les églises de Linars et de Saint-Saturnin qui conservent de rares tympans. Sur cette partie centrale du département, beaucoup d'édifices ont perdu de leur cachet. La cathédrale d'Angoulême a été considérablement remodelée par Paul Abadie, tout comme l'église de Châteauneuf-sur-Charente ou celle de Saint-Michel d'Entraigues si particulière avec son plan fleuri.

Au Nord, le département de la Charente nous donne de très beaux exemples de l’art roman Poitevin avec Lichères et Cellefrouin. Deux superbes édifices particulièrement soignés avec des chapiteaux lisses à spirale ou à feuilles grasses.

Au Nord-Est, les toutes premières pentes du massif central annoncent un changement de décor et de couleur avec de très beaux exemples anciens d’architecture Limousine (Lesterps, Chassenon, ...)

Au Sud-Est, la transition se fait en douceur avec le Périgord présente un caractère souvent rustique, ce qui n’exclut pas le raffinement des portails.

A l’Ouest, la rivière Charente fait le trait-d'union vers la Saintonge et l'abbaye aux Dames de Saintes. C'est sur cet axe Angoulême - Saintes que sont présents nombre d'églises qui présentent une nef à file de coupoles, particulièrement autour de Cognac. Gensac-la-Pallue, Bourg-Charente et Châtres représentent des modèles aboutis.

Le Sud du département présente une très rare concentration de petits édifices moins spectaculaires bâtis en petit appareil à associer au premier art roman. Enfin à l’extrême Sud du département, l'église monolithe d'Aubeterre est simplement hors normes.

Quelques caractéristiques que l'on peut dégager de l'art roman en Charente: Des édifices modestes à nef unique, souvent bâtie en petit appareil et coiffée d'au moins une coupole sur pendentif, des réseaux d'arcatures très présents sur l'ensemble du bâti. Une façade généralement tripartite héritée des modèles poitevins, avec souvent un haut-relief (animal, personnage) inséré dans le demi-disque sous chaque arcature latérale. Les chapiteaux d'abord très sobres ornés d'une simple spirale évoluent vers des simples feuillages (feuilles un peu grasses) puis vers un très riche décor de dentelle végétale.

Si on exclut la Charente limousine, les influences sont poitevines, saintongeaises et périgourdines, la Charente est un concentré d’art roman du centre-Ouest de la France avec une des plus fortes densités d’édifices romans en France et en Europe.