samedi 25 avril 2020

85 - Vendée romane



Le département de la Vendée réunit l'Océan atlantique, le Nord du bassin aquitain et le Sud du massif armoricain, il était rattaché au diocèse de Poitiers.
Du premier art roman, peu d'édifices ont subsisté, l'église de Brem-sur-Mer est le plus identifiable avec son magnifique fronton triangulaire. Ajoutons la modeste église de Saint-Benoist-sur-mer qui possède également des beaux linteaux de fenêtre sculptés.
Un monument singulier de Vendée est l'abbaye monumentale de Maillezais en ruines dont demeurent le massif occidental et  le bas-côté Nord daté du XIème siècle.
Du XIème siècle sont conservées quelques nefs non voûtées en schiste ou en granit (La Chaize-le-Vicomte, Vouvant) donnant un air de parenté avec l'art roman breton, la comparaison ne va guère plus loin. Ce qui caractérise avant tout l'art roman en Vendée est bien sûr son caractère poitevin très présent dans les églises du marais éponyme qui présentent des restes de façades écran: Benet, Foussais, Maillé et Nieul.
Le patrimoine roman de Vendée a été assez largement altéré du fait des invasions mais aussi des rénovateurs du XIXème siècle qui ont procédé à de sévères remaniements (Nieul, Vouvant, Saint-Nicolas de Maillezais).

samedi 18 avril 2020

79 - Deux-Sèvres romanes



Faisant partie intégrante du Poitou et du diocèse de Poitiers, il est difficile de faire le tableau roman du seul département des Deux-Sèvres, cet exercice imposé nous permettra néanmoins d'attirer l'attention sur un département qui conservent encore de grandes églises d'intérêt national.

De l’époque pré-romane ou de l'art roman naissant, Saint-Généroux est la plus intrigante avec son plan basilical et son jeu d'arcatures divisant sa nef. Gourgé conserve un chevet à petit appareillage de moellons et la nef de Voultegeon également tout en moellons rappelle des modèles similaires du premier art roman dans le Maine ou l'Anjou.

Au Nord Est, le Plaine Thouarsaise riche de sa pierre du tuffeau est à rapprocher de l'Anjou et au du pays de Chatellerault voisin. Thouars comte une jolie façade romane poitevine même si dégradée. A peine plus au Sud se trouvent deux grandes abbatiales poitevines que sont Airvault et Saint-Jouin de Marne qui toutes deux ont hérité de voûtes angevines dans leurs nefs.

Au Nord-Ouest, le bocage bressuirais à rattacher au massif armoricain compte quelques églises rudes bâties en granit. Argenton conserve deux édifices intéressants: Saint-Gilles dont le portail Ouest - Saintongeais - contraste radicalement avec la pierre sombre de sa nef et Saint-Georges qui garde les seules fresques romanes du département. Les derniers plis du massif armoricain épousent vers le centre du département les contours la Gâtine de Parthenay. Parthenay, ville médiévale, conserve une très belle abbatiale poitevine du XIème siècle au clocher massif, octogonal à base carrée qui a essaimé dans la Gâtine.

Descendant vers le Sud-Ouest dans la plaine de Niort, deux édifices retiennent l'attention: l'abbatiale remaniée de Saint-Maixent et une petite perle qu'est l'église de Champdeniers rustique et archaïque à souhait.

Au Sud du département Melle et le Mellois ouvrent la porte de la Saintonge dans un florilège d'églises denses et savamment bigarrées.

samedi 21 mars 2020

17 - Charente maritime romane




Cette carte essaie de recenser les églises romanes de Saintonge (et de l'Aunis au Nord-Ouest du département). Jardin roman de la France par excellence, la Saintonge n'a de cesse d'impressionner ses nombreux visiteurs par l'originalité et la densité de ces églises romanes, trônant au milieu de belles places ensoleillées bordées de tilleuls centenaires.

Du premier âge roman, la Saintonge laisse un nombre limités de sites tant la folie créatrice s'est emparée de cette région. Au Sud, notons autour de Mirambeau, d'abord Saint-Dizant du Gua et Saint-Bonnet-sur-Gironde qui conservent des nef bâties en petit appareil à petites ouvertures. Certaines églises conservent des éléments anciens, réemplois de précédents édifices. Ici des blocs d'entrelacs et des chapiteaux de facture ancienne à Conac et à Bougneau, des chapiteaux sans nul autre pareil à Consac, une claustra dans l'église de Petit-Niort. Ajoutons à cette liste des églises du premier art roman, l'église de Saint-Denis du Pin plus au Nord de la Saintonge.

Dès la fin du XIème siècle, à l'instar des grandes églises poitevines, une grande église de pèlerinage avec crypte (ou église basse) et église haute à déambulatoire, voûtée en berceau, à bas-coté voûtés en demi-berceau est construite à Saintes. Saint-Eutrope, l'immense chef d'oeuvre de l'art roman en Saintonge impressionne par ses dimensions, sa maîtrise architecturale. A sa crypte trapue, peuplée de mille chapiteaux un peu grossiers quoique tous différents, succède une église haute, aérienne, au chapiteaux d'un raffinement exquis. Les églises d'ordinaire modestes commencent à soigner leurs extérieurs avec de jolis linteaux de fenêtre monolithes sculptés (Semillac, Poursay-Garnaud). Dans toute la Saintonge, de fines églises, en pierre de taille, aux lignes très équilibrées et la décoration subtile apparaissent (Thaims, Corme-Ecluse, Mornac, Geay).

La Saintonge abonde de ressources calcaires, de villages et de bâtisseurs qui rivalisent d'ingéniosité et d'audace. L'entrée se fait désormais à travers des portails ornés de nombreuses voussures toujours sans tympan, les chapiteaux deviennent des frises, les ouvertures se parent d'ornements de toutes sortent, les ouvertures sont traitées avec le même soin que les portails. L'architecture semble comme se mettre au service de la sculpture et non l'inverse. Citons les incontournables églises de Rétaud et de Rioux, les églises de Chadenac, Marignac, Marestay, Saint-Hérie, Varaize, du Douhet, Corme-Royal, Echebrune et bien sûr L'abbaye aux Dames de Saintes et tant d'autres églises plus modestes aux si nombreux portails ornées de voussures. Toujours hermétiques à  l'art gothique, la Saintonge romane est à son apogée en l'église poitevine de Saint-Pierre d'Aulnay.