samedi 13 octobre 2018

12 - Aveyron roman



L'Aveyron - dont le découpage reprend essentiellement les contours de l'ancienne province du Rouergue -  occupe la bordure méridionale du massif central. Il surprend par la beauté de ses paysages et la variété des matériaux disponibles. Les sites romans y sont nombreux, pittoresques, soignés et authentiques.

Au Nord, quelques modestes églises auvergnates de granite et de basalte autour de Mur-de-Barrez.

A peine plus au Sud, proche de la vallée du Lot et sur le chemin de Saint-Jacques se trouve une abondante série d'édifices à la belle coloration rouge (grès) ou ocre ou minérale (schiste). Perse, Bessuéjouls, Conques comptent parmi les plus beaux joyaux avec un soin apporté à l'appareillage et à la décoration (chapiteaux, modillons, tympans, motifs à entrelacs, ...) mais de très nombreuses églises de campagne ont été construites dans le même esprit. En général, les modillons sont de grandes dimensions avec des personnages ou des motifs étroits pour lesquels l'imagination des sculpteurs a été débordante. Les chapiteaux évoquent généralement des combats de chevalier, des sirènes et des entrelacs.

Plus au Sud, autour de Millau, les vallées du Tarn et de son affluant la Dourbie concentrent des édifices tout aussi intéressants, décorés de larges et profondes arcatures et parfois de petits interstices (églises de Castelnau-Pégayrols notamment, Mostuéjouls, ...). On peut les rattacher à l'art roman méditerranéen.

L'art préroman n'est pas en reste au Sud avec des édifices caractéristiques au plan simple (nef unique dotée d'une abside carrée de largeur inférieure). Certains arborent des châinage d'angle droits et des petites ouvertures disposées en triangle (Saint-Clair de Verdun, Saint-Pierre de Brocuéjouls, Saint-Martin d'Ayguebonne). D'autres à l'Ouest (et dans les départements limitrophes du Lot, du Tarn-et-Garonne et du Tarn) arborent des chaînages d'angles arrondis comme c'est le cas en particulier à Toulongergues, église référente en la matière. Un certaine constante sont les portes à arcs faussement outrepassés, c'est à dire retombant sur des piédroits resserrés sans que pour autant l'arc dépasse les 180 degrés, un dispositif de tradition wisgothique. L'art préroman se conjugue également en sculpture (linteaux de Lapeyre) et extraordinairement dans les arts précieux avec la Majesté de Sainte-Foy du trésor de Conques.

samedi 22 septembre 2018

82- Tarn-et-Garonne roman



Le Tarn-et-Garonne a été créé en 1803, reprenant partie des départements voisins (hors le Tarn).

Principale partie héritée du Lot, le Bas-Quercy est la partie la plus grande et certainement la plus significative avec l'abbaye de Moissac, sans doute le plus bel ensemble sculpté de France méridional. Le site Clunisien (et de fondation ancienne) est particulièrement célèbre pour son tympan (Christ en majesté) et son vaste cloître à chapiteaux historiés.

La frange Occidentale héritée du Lot-et-Garonne est riche de très nombreux édifices calcaires, modestes et champêtres, à découvrir dans une continuité évidente de l'Agenais.

A l'Est, quelques territoires hérités de l'Aveyron surprennent par la beauté de l'église de Varen et la petite église de Cas aux angles arrondies qui rappelle la petite église préromane de Toulonguergues (Aveyron).

Au Sud et au Sud-Ouest, les édifices romans se font plus rares au profits de grosses églises du gothique méridional au clochers octogonaux bâtis sur le modèle de celui de Saint-Cernin (Toulouse).

samedi 15 septembre 2018

49 - Maine-et-Loire roman



Le Maine-et-Loire, partie Ouest de la riche région naturelle et historique du Val-de-Loire, présente une densité forte d'édifices romans. La Loire semble en être la colonne vertébrale. C'est ici, en Anjou blanc, que se trouvent les sites les plus connus du département avec la célèbre abbaye de Fontevraud, l'église de Cunault, l'ancienne abbaye Saint-Florent de Saumur (crypte) et le prieuré de Saint-Macé, tous bâtis en pierre de tuffeau, comme nombre de sites en Touraine ou en Poitou.

Au centre, Angers, voisine aussi de la Loire mais surtout traversée par la Maine qui prend naissance au confluent de la Mayenne et de la Sarthe, surprend par la densité de sites variés, nombreux, mutilés ou parfois largement disparus, réhabilités et qui pour certains attestent d'un art ancien (Saint-Martin) ou particulièrement épanoui en matière de décoration (Saint-Aubin).

Au nord-Est, le Beaugeois aux églises moins médiatisées fascine par ses très nombreuses grosses églises romanes dont Genneteil est sans doute la plus remarquable (fresques).

A l'image des provinces voisines (Maine, Touraine, Poitou), l'Anjou compte aussi un très grand nombre de sites du premier art roman de grand intérêt, dans leur grande majorité appareillés en petits moellons mais aussi parfois en opus spicatum: la motte castrale de Doué-la-Fontaine, l'église de Verrie (claustra), l'ancienne église Saint-Pierre de Chênehutte, l'église Saint-Aubin de la Pellerine, les églises de Chigné et de Broc, l'église de Savennières.